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<u>Globalisation et crises sanitaires</u> | <u>Globalisation et crises sanitaires</u> | ||
:L’industrie de la viande, l’une des plus rentables de l’agroalimentaire, explose en 1870 grâce aux progrès des transports, tels le <i>corned-beef</i><ref>Viande compactée sans os ni cartilages, mise en boîte par J.A.Wilson.</ref> et le wagon frigorifique — qui signe en France la mort de ce qu’on nomme aujourd’hui les circuits courts. D’immenses troupeaux vivant à l’écart des hommes, et dont les propriétaires ne prennent pas la peine de les nommer ; sont rendues accessibles aux tables des États-Unis et du monde entier | :L’industrie de la viande, l’une des plus rentables de l’agroalimentaire, explose en 1870 grâce aux progrès des transports, tels le <i>corned-beef</i><ref>Viande compactée sans os ni cartilages, mise en boîte par J.A.Wilson.</ref> et le wagon frigorifique — qui signe en France la mort de ce qu’on nomme aujourd’hui les circuits courts. D’immenses troupeaux vivant à l’écart des hommes, et dont les propriétaires ne prennent pas la peine de les nommer ; sont rendues accessibles aux tables des États-Unis et du monde entier.<br> | ||
:Mais la culture lucrative du maïs grignote les terres des Grandes Plaines où paissaient les mythiques troupeaux, qui rejoignent alors les rangs de l’élevage hors-sol après la Seconde Guerre Mondiale. Confinés dans des espaces aseptisés, parfois isolés de la lumière du jour, les animaux grandissent dans une promiscuité diminuant leur coût tout en augmentant le risque de contagion en cas de maladie. Dès lors, pour garantir la production, les pesticides indispensables à la culture intensive des plantes sont vaporisés sur poissons, poulets, porcs et bovins ; renforcés par l’administration d’antibiotiques produits par les mêmes firmes agro-pharmaceutiques.<br> | :Mais la culture lucrative du maïs grignote les terres des Grandes Plaines où paissaient les mythiques troupeaux, qui rejoignent alors les rangs de l’élevage hors-sol après la Seconde Guerre Mondiale. Confinés dans des espaces aseptisés, parfois isolés de la lumière du jour, les animaux grandissent dans une promiscuité diminuant leur coût tout en augmentant le risque de contagion en cas de maladie. Dès lors, pour garantir la production, les pesticides indispensables à la culture intensive des plantes sont vaporisés sur poissons, poulets, porcs et bovins ; renforcés par l’administration d’antibiotiques produits par les mêmes firmes agro-pharmaceutiques.<br> | ||
:En 1945 est créée à Québec la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture), et la mention du droit à l’alimentation est ajoutée à la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948 : la sécurité alimentaire est alors d’inspiration tiers-mondiste — obsédée par la production et l’hygiénisme, en réaction aux pénuries de la Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, la sécurité alimentaire est garantie au XXe siècle par : les règles de production (droit), la police des marchés (argent), et l’évolution des normes de salubrité (information).<br> | :En 1945 est créée à Québec la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture), et la mention du droit à l’alimentation est ajoutée à la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948 : la sécurité alimentaire est alors d’inspiration tiers-mondiste — obsédée par la production et l’hygiénisme, en réaction aux pénuries de la Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, la sécurité alimentaire est garantie au XXe siècle par : les règles de production (droit), la police des marchés (argent), et l’évolution des normes de salubrité (information).<br> |